(Adapté de Alegria et
Polansky 2007 : L’INVENTAIRE DU BOIS D’OEUVRE,
DU BOIS D’ENERGIE ET DE SA REGENERATION, ET DE QUELQUES PRODUITS NON-LIGNEUX:
RECOMMANDATIONS pour les zones d’intervention du programme Wula Nafaa dans
l’est et le sud du Sénégal
Un
exemple de protocole en usage au Sénégal permet la coupe des tiges d’un
diamètre de 10 à 25cm. Le reste des tiges
sont laissées sur pied. Aussi, pour
couper conservativement compte tenu du manque de recherches sur le taux de
régénération, les coupeurs prennent la moitié des tiges dans cette rangée de
diamètres, et d’autres espèces ne doivent pas être touchées. Donc pour les arbres d’une seule tige, la
première est coupée et la deuxième est laissée.
Pour les cépées avec des tiges multiples entre 10 et 25cm, la moitié en
sera prise. La parcelle est laissée par
la suite pour régénérer pendant 8 ans.
Si le protocole
est respecté, le pourcentage de la surface terrière ou du volume enlevé dépend
de la distribution des diamètres du massif.
Evidemment, dans les forêts qui ont peu de tiges dans la rangée de 10 à
25cm, la coupe est pareille à un éclaircie légère. Si la distribution favorise les plus grands
diamètres, la proportion du volume augmentera, mais seulement jusqu’au point où
beaucoup de tiges de 25cm seront laissées; dans ce cas, un volume significatif
de bois serait laissé dans les grosses tiges.
Ce protocole
ne se prête pas facilement au terme “âge de rotation”. Les questions clés sont: quel est le taux de
croissance des espèces destinées à la production du charbon, et quels critères
sont appliqués au moment de décider de commencer la coupe dans le cycle? Puisque les critères du protocole sont
conservatifs, la rotation devrait être basée sur l’économie. Combien de temps doit s’écouler avant que les
tiges disponibles à couper atteignent un volume où il est économiquement
faisable à les couper partiellement encore?
Pour le moment, le critère est le diamètre (10 à 25cm) et l’intervalle
de temps est de 8 ans. Le critère de 8
ans est basé sur une seule étude faite en 1988 ; l’étude déclare que la
recroissance maximale des arbres coupés en taillis est atteinte après 8 ans, en
termes de surface terrière.
Nous
avons trouvé une seule étude sur la densité et la valeur énergique du bois des
rejets résultantes des rotations courtes: cette étude indique une proportion en
écorce par rapport au bois commercialisable qui est augmentée quand la rotation
est courte, ce qui joue plus sur la densité et la valeur énergique que sur le
volume.
Nous ne
savons pas comment la rangée de diamètres (10 à 25cm) a été choisie pour
l’exploitation idéale. Sûrement qu’il
existe un diamètre minimum au-dessous duquel les producteurs de charbon ne
pourront pas justifier leur main-d’oeuvre économiquement.
Il n’est
pas évident que ce protocole pourrait, ou même s’il devrait, être appliqué dans
des forêts avec une distribution de
diamètres favorisant les tiges de 25cm et plus.
Après 8 ans encore, le même protocole sera encore appliqué, et
quelques tiges du premier cycle auront dépassé la limite de 25cm; celles-ci
sont destinées à mourir d’autres causes.
Le protocole actuel appliqué à une telle forêt changera la composition
de la forêt en favorisant les arbres protégés et en augmentant le volume dans
les arbres laissés, même s’ils sont d’une espèce autorisée à la coupe. Chaque morceau de terre a une capacité
maximale de supporter la biomasse; donc lorsque les tiges qui ne peuvent plus
être coupées augmentent, les tiges disponibles à couper diminueront.
Afin
d’éviter une pénurie éventuelle de tiges à couper dans les forêts avec une distribution
de diamètres qui favorise les plus grands individus, l’on pourrait recommander
un changement des règles de coupe pour permettre la coupe des tiges qui
dépassent 25 cm. D’abord, il faudrait
évaluer la distribution de diamètres soit à l’oeil sur le terrain soit sur une
graphique basée sur les données d’un inventaire existant. Puis on diviserait toute la gamme de
diamètres en quelques sous-rangées, deux par exemple, pour appliquer des règles
de coupe associées à chaque sous-rangée.
Par exemple, pour chaque tige coupée qui dépasse 25cm, laisser une sur
pied. Chaque sous-rangée pourrait avoir
sa propre règle.
Ci-dessous nous avons résumé
quelques-unes des estimations de la productivité et du taux de croissance des
bois d’énergie dans la zone sahélienne:
Poids et volumes |
Source |
Dry stems conversion àm3 sur la
base de 0.67Mg/m3 or 670kg/m3 (proportion MATIÈRE SÈCHE à volume vert ) Tronc: proportion de matière sèche
à volume vert = pésée par espèce
densité de base = 0.68 Mg/m3. Tronc + branche + rameaux = each
1/3 total Matière sèche Tronc + its bark = 32-44% de
Matière sèche Basic densité de Anogeissus, Combrétum glutinosum, et C.
nigricans = 0.72-0.80 Mg/m3 |
1 Burkina Faso 620 à 785 mm
pluviométrie |
1 stère = 215 à 600 kg (twisted
branchees versus straight bois from
thinning) |
3 |
1 stère = 0.5 m3 =
130 kg bois vert 1 m3 = 2 stères = 260
kg vert 1 quintaux = 100 kg
DRY = 2 big sacs de charbon 1 tonne dry bois: = 4
m3 = 8
stères = 10
quintaux = 20
sacs 1 truckload = 150-170
quintaux = 300-350 sacs = 40-50 stères 1 stère = 0.65 m3 = 2.5
sacs 1 m3 = 2.5 quintaux 9 tas = 300 sacs = 1
meule |
Visites de terrain Kaolack 2005 Missirah 2006 Tamba 2007 |
Coefficient d’empilage south de
900mm pluviométrie (natural forest): stère/m3 = 3.5 (bois 3-6cm) stère/m3 = 2.2 (bois 7-12cm) stère/m3 = 1.7 (bois 13cm+) Tonnes/stère = 0.27 Densité de bois T/m3 = 0.8 Densité de charbon = Densité de kerosene = 0.79 Sac
de charbon = “45kg” Sac
de charbon = .045T Quintaux
= “100kg” = “2 sacs” Quintaux/Tonne
= 11 |
7 |
Coefficient d’empilage: 0.45 à 0.8 m3 par stère (si tout le bois est rond et du
même diamètre: = pi/4 = 0.785) |
9 |
Rendement du charbon par kg de bois |
|
16% (Outchoun 1983) à 30% de poids
de la matière crue (bois plus sec = rendement élévé); moyenne minimum = 20% (autres exemples en doc) |
3 |
Productivité par meule |
|
20m diamètre meule = 400 sacs
(Casamance) 6m rayon meule = 100
quintaux 13m diamètre meule = 200
sacs 1 stère = 80 à 130 kg de
charbon 1 four (meule) de 300
stères vert =
290 000 kg = 29
tonnes vert, or 2.7 tonnes dry (divide by 11) 1 camion = 150
quintaux = 300 sacs = 40-50 stères 1 meule = 1 camion = 300
sacs chargé devant le Service Forestier = 9 “tas” |
Visites de terrain Kaolack 2005 Missirah 2006 Tamba 2007 |
Rendements d’énergie: Meule traditionnelle = “18%” Meule Casamance = “30%” Cuisinière de 3-pierres = “20%” |
7 (références fournies dans le
document) |
SOURCES
DES DONNEES DANS LA TABLE
(1)
Nygard, R., L. Sawadogo, et B. Elfving. 2004.
Wood-fuel yields en short-rotation coppice croissance en the north Sudan
savane en Burkina Faso. Forest Ecology et Management 189 77-85.
Elsevier B.V.
(2)
(c. 2003?) n.a. Résumé du Plan d’Aménagement forestier du massif de Baban Rafi
Sud (Département de Madarounfa) 3 pages -- internet site
(3)
Visites de terrain a. Kaolack 2005 b. Missirah
2006 c. Tamba- Koulor -Neteboulou 2007
(4)
Bellefontaine, R, E. Nicolini, S. Petit. 1999.
Réduction de l’érosion par l’exploitation de l’aptitude à drageonner de
certains ligneux des zones tropicales sèches.
Bulletin Réseau Erosion (IRD-Montpellier et CTA-Wageningen), no. 19, p.
342-352
(5)
Ba, M., A. Toure, et A. Reenberg.
Mapping land use dynamics en Sénégal.
Case studies from Kaffrine Departments. Working paper 45.2004 for
Sahel-Sudan Environmental Research Initiative, Institute of Geography,
Copenhagen. 33 pages
(6)
Faye, E., D. Masse, et M. Diatta. 2002.
Dynamique de la régénération ligneuse durant la phase de culture dans un
système de culture semi-permanente du Sud du Sénégal. en Savanes africaines: des espaces en
mutation, des acteurs face à de nouveaux défis.
Actes du colloque, mai 2002. Marouna, Cameroun. 30 pages.
(7)
FAO Documents 1 et 5 on Consommation en Charbon de Bois au Sénégal: Dept des
Forêts Rapport d’étude sur les Données du Bois-Energie au Sénégal”, et “Etude
sur les Ressources Forestières et les plantations Forestières au Sénégal”.
(8)
Clément, J. 1982. Estimation des volumes et de la productivité des formations
mixtes forestières et graminéennes tropicales.
B.F.T., No. 198, en CTFT Mémento Forestier page 507.
Les
références ci-dessus indiquent un taux de croissance typique entre 0.4 à 0.7 m3
par hectare par an en zones de
pluviométrie sahéliennes. L’étude de
Clément(1982) comporte des données du Sénégal mais elle s’est servi d’un
coefficient de conversion conservatif allant des stères aux m3 qui est
0,4. Si nous appliquons le coefficient
actuellement utilisé au Sénégal, qui est 0,65m3/stère, les données ont montré
que la zone de pluviométrie 600-700mm a produit 0,4 to 0,6 stères par hectare
en forêt coupée et non-protégée en intervalles de 20 ans. A titre d’exemple, si nous utilisons le coefficient
de production de 0,5m3/ha/an, si le rendement d’une coupe à blanc d’une
parcelle est de 10 m3 par hectare (ou 15 stères ou 25 quintaux/ha), alors il
faudra 20 ans pour le recrû complet.
Si la
parcelle n’est que partiellement coupée et qu’elle rend 5 m3 par hectare (ou 12
quintaux/ha), alors il faudrait 10 ans pour le recrû complet.
Ces
exercices illustrent pourquoi nous voudrions savoir combien de bois ou de
charbon de bois est coupé dans chaque hectare, et pourquoi nous devrions
comparer le volume coupé avec les chiffres dans le plan d’aménagement
forestier. Pour tous les scénarios, il
serait intéressant d’initier des recherches sur le taux de croissance des
espèces pour le charbon dans sa zone locale.
C’est
vrai que les données définitives ne sont pas suffisantes pour rendre une
décision bien informée sur la longueur optimale du cycle de coupe; pourtant, il
existe des opportunités pour la collecte de données sur les sites exploités
dans une année connue.
Beaucoup
de projets ont établi une série de placettes permanentes pendant leurs
vies. Elles devraient être revisitées en
utilisant la meilleure méthode possible pour la re-localisation. Avec l’arrivée des données plus précises
possibles sur les GPS depuis l’an 2001, il est même probable que les placettes
qui n’étaient pas destinées à être “permanentes” peuvent le devenir
lorsqu’elles sont re-localisées et remesurées.
Là où les
anciens sites de coupe sont connus, ils devraient être revisités pour deux
raisons: la disponibilité faciles des informations, et la possibilité de
collecter des données sur les cernes annuelles.
Idéalement, les sites d’exploitation dans une année connue qui seraient remesurés, franchiraient une rangée de 10 ans. Pendant notre mission, nous avons visité un site exploité il y a deux ans; c’est trop court pour donner une information valable puisque les effets court-terme du climat annuel se verront. Pourtant, un site coupé il y a dix ans serait idéal pour gagner une estimation solide du taux de croissance.
Il semble opportune de profiter de ces sites exploités puisqu’ils ne seront pas répartis au hasard, comme ce qui est la norme dans les recherches. Néanmoins, ils indiqueront aux Services Forestiers s’il est bon de continuer les protocoles actuels de coupe ou s’il vaut mieux les altérer.
La recoupe et l’examen des souches
dans les sites exploités dans une année connue serviront à vérifier si les
cernes annuels sont un moyen précis pour attribuer l’âge des arbres destinés à
la fabrication du charbon. Le Mémento
Forestier (Centre Technique Forestier Tropical, France 1990 p. 92) affirme que les
cernes annuels sont visibles sur certaines espèces tropicales. Alegria (1988) a
confirmé que les forestiers peuvent attribuer des âges aux Combrétums au Niger
en comptant les cernes, et en faisant une comparaison du nombre de cernes avec
les âges connues des tiges. Les exemples
prélevés en Tambacounda, Sénégal, sont indicatifs:
Si le
comptage des cernes est confirmé comme un moyen précis d’attribution d’âge,
l’on pourra couper des tiges d’âge inconnu et reconstruire les courbes de
croissance des diamètres. Une méthode
standardisée est de couper des disques le long de la tige principale à des
hauteurs prédéterminées au-dessus du sol.
En utilisant le diamètre des cernes dans le disque provenant de la
partie le plus base de la tige, et le nombre de cernes comptabilisés sur la longueur
de ce tige, la chronologie du rapport diamètre et hauteur peut être
reconstruite. Un sous-échantillon de
telles tiges, par diamètre actuel et par espèce serait prélevé à des placettes
distribuées au hasard à travers la zone écogéographique d’intérêt. Les courbes résultant du traçage des
diamètres et hauteurs permettront d’estimer le nombre d’années nécessaires pour
que les tiges atteignent un diamètre fixé recherché.